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Restauration des sites historiques: Les dénonciations d’un artiste peintre

2011-03-01


Le comité de préparation devrait montrer plus de professionnalisme afin de présenter l’immense superficie à l’intérieur de Mansourah comme un lieu spectaculaire pour l’ouverture officielle de l’évènement cosmopolite.




L’évènement «Tlemcen, capitale de la culture islamique» ne fait pas trop d’heureux, particulièrement chez les intellectuels et les hommes de culture. Le plasticien Yazid Kheloufi se confie avec colère. «Je suis artiste plasticien appartenant à cette région et je voudrais évoquer certaines observations. Premièrement, en ce qui concerne le logo de l’évènement. Un logo qui apparaît comme par pur hasard sans que le comité concerné n’ose nous dévoiler le nom du graphiste en question. À partir de ma lecture esthétique de ce logo, il apparaît trop lourd à l’observation, du moment qu’il contient plusieurs éléments graphiques entrelacés lui ôtant toute satisfaction originale et contemporaine». C’est, là, une anomalie qui a été détectée dès le jour où ce logo a été rendu public par le ministère… sans que ce dernier n’ait réagi aux accusations. M.Kheloufi, insurgé, renchérit : «J’aurais souhaité que ce comité technique, qui a auparavant mis à l’eau le concours donnant annonce à la création du meilleur logo pour cet évènement, m’explique au moins pour quelle raison toutes les propositions graphiques ont été rejetées».



Et de jeter un pavé dans la mare. «J’ai découvert sur Internet un site qui fait allusion à l’évènement «Tlemcen 2011» Sur la page d’accueil, on voit un logo ressemblant à 99% au logo Kairouan (version capitale de la culture islamique 2009). Ceci étant un abus flagrant du règlement du concours, tuant par là toutes les énergies créatrices algériennes». Continuant son investigation, l’artiste affirme: «Concernant la restauration de tous les vestiges islamiques de Tlemcen, à première vue, le spectateur ordinaire est confronté visuellement à ce que certaines «tours et murailles» n’appartiennent plus à l’épopée des Zianides ou des Mérinides, à cause de ce mélange «magique» qui a couvert partiellement ou totalement ces vestiges qui ont perdu la grâce du passé et les indices de l’histoire». Et de donner des exemples édifiants : «notons l’état du minaret de la grande mosquée par ce «blanc» qui a couvert toute sa surface. De l’autre côté de la ville, le minaret de Mansourah et la muraille tout autour sont dans un état pas trop satisfaisant, un bafouillage ridicule qui nuit à l’œil. Son état naturel paraissait tellement mieux et, ce, depuis 11 siècles».



Yazid Kheloufi condamne: «Il est inadmissible que l’on enlève de très beaux gradins en pierres taillées pour les remplacer par des briques rouges travaillées par des maçons ordinaires sans une étude esthétique de l’espace sémiologique». L’artiste, qui a débusqué toutes les «contrefaçons», estime que «logiquement, une restauration d’un site historique se fait doucement par des professionnels selon la nécessité du lieu et de son environnement, sans parler des nouvelles technologies telle que le laser. Enfin, j’ai le sentiment de marginalité et d’exclusion pour moi et mes amis artistes peintres de la région pour une participation noble et professionnelle. A mon avis, aucun d’eux n’a eu au moins une invitation pour la cérémonie d’ouverture.



Une cérémonie froide et triste à l’occasion du Mawlid En-Nabawi. Il aurait été préférable que le comité de préparation fasse montre de plus d’efforts et de plus de professionnalisme pour réfléchir de manière contemporaine afin de préparer l’immense superficie à l’intérieur de Mansourah et de la présenter comme un lieu spectaculaire pour l’ouverture officielle de l’évènement cosmopolite. Une manière plus rationnelle pour présenter une image de l’Algérie plus vraie, plus juste et plus civilisée… Je pense que c’est la meilleure occasion pour découvrir de nouveaux talents en herbe et, ce, pour la promotion de l’art en Algérie et qui aura un réel effet même bien après le passage de cet évènement. Enfin, j’espère de tout cœur que «tout cela» finira par bien se passer…»


Chahredine Berriah            El Watan


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